La bataille de Spicheren, ou bataille de Forbach, est l'une des premières rencontres entre les deux belligérants du conflit. D'un côté se trouve une armée professionnelle (France) qui
doit affronter une armée constituée de conscrits (Prusse). Il faut également souligner les différentes voies d'accès qui mènent au front. Les routes et voies ferrées sont bien plus
développées de l'autre côté du Rhin permettant un meilleur ravitaillement matériel et humain. Il faut enfin garder en tête les différentes politiques menées par les différents chefs de guerre.
Tout commence le 2 août 1870, le IIe corps de l'armée de Lorraine lance l’assaut, sur Sarrebruck, en Allemagne, commandé par le général Frossard. Le millier de soldats en garnison opposera peu de résistance, les Prussiens se retirent de Sarrebruck
laissant la ville hors de protection et libre d'accès. Trois ou quatre jours plus tard, les Prussiens contre-attaquent avec près de 40.000 hommes. Les Français du IIe Corps qui compte près de
30.000 hommes se retirent sur les hauteurs de Spicheren sans se battre, cependant ils détruisent les ponts sur la Sarre pour ralentir l'avancée prussienne. Le général prussien Von Kameke
pense voir une armée en pleine déroute et lance à leur poursuite près de 15.000 hommes (la 14e Division d'Infanterie Prussienne). Les quelques 30.000 soldats français
commenceront à se battre le 6 août au matin sur les Hauteurs de Spicheren contre ce contingent deux fois moins important que le leur, que ce soit au niveau humain ou matériel.
Le général Frossard s'installe dans la maison du Maire de Forbach, il était en liaison directe avec le Maréchal Bazaine posté à St-Avold (à une vingtaine de kilomètres dans le
terres). C’est le 6 août au matin, que la 14e Division d'Infanterie prussienne passe à l'offensive à Schoeneck et à la Brême d'Or (Spicheren). Les Prussiens possèdent une artillerie
de meilleure qualité que les français, les canons fonctionnent grâce à une culasse. Ils tirent plus loin et plus rapidement que les canons français, en sous nombre. Malgré cela les Fançais
repousseront plusieurs fois leurs assaillants à la baïonnette. Dans le milieu de l'après midi, les Prussiens s'emparent de la Brême d'Or grâce à de nombreux renforts qui monteront jusqu'à 45.000
hommes en fin de journée, contrairement à l'armée française qui ne reçoit aucun renfort de St-Avold malgré de nombreux appels lancé par le général Frossard. Les Français avaient réussi à faire tomber le flanc droit de l'armée ennemie en cours de journée. Il est possible de penser que si des renforts français étaient arrivés l'issu de la
bataille aurait varié.
Plus bas dans la vallée, le général Frossard, dépourvu de renforts, malgré ses nombreuses demandes auprès de Bazaine, est menacé d'encerclement. Il décide de faire évacuer les troupes présentes
sur Stiring-Wendel. Quelques très violents combats de rue continuèrent, certains groupes de soldats n'avaient pas eu connaissance de l'ordre de
retraite.
L'armée prussienne ayant souffert de lourdes pertes (près de 4.500 morts et blessés) ne poursuivra
pas l'armée de Frossard, elle ne rentrera dans Forbach que le lendemain. Les Allemands avaient perdu deux fois plus de soldats que les Français, mais les erreurs de commandement du côté français
ne pardonnent pas, comme la retraite sonnée trop tôt à cause du manque de renforts
Un petit bilan de cette bataille pour nous montrer les forces en présence.